Wednesday, October 26, 2011

Plus de leçons particulières en Std IV – L’Opposition conteste la décision

Interdire les leçons particulières en Std IV et une réglementation serrée pour la cinquième et la sixième, tout comme pour le secondaire. Steven Obeegadoo trouve que ce n’est que s’attaquer aux symptômes sans toucher au mal.

«C’est une ineptie. Un coup d’épée inutile et inefficace », lance Steven Obeegadoo. Celui-ci s’est érigé avec force contre l’Education (Amendment) Bill, présenté, mardi à l’Assemblée nationale, par Vasant Bunwaree, ministre de l’Éducation, visant à interdire les leçons particulières en Std IV et de les réglementer pour la Std V et VI, ainsi qu’au secondaire.

« Au mieux, c’est de la naïveté ou de l’incompétence. Sinon, cela équivaudrait à de la supercherie », a poursuivi le secrétaire général du Mouvement Militant Mauricien (MMM) et ancien ministre de l’Éducation. Pour lui, Vasant Bunwaree ne fait que « s’attaquer aux symptômes en ignorant les causes ». Il plaide pour une révision totale du système éducatif, à commencer par l’hyper-compétition provoquée par les examens menant au Certificate of Primary Education (CPE).

« Au primaire, les leçons particulières n’existent que par et pour le CPE. Avec son ranking dissimulé sous cet obscur A+, c’est devenu un concours d’entrée pour le Queen Elizabeth College (QEC) ou les collèges Royal », martèle Steven Obeegadoo. Et donc, « nous nous opposons à ce projet de loi dans la forme et dans le fond ».

Mais là où et Vasant Bunwaree et Steeve Obeegadoo sont d’accord, c’est que les leçons privées causent beaucoup plus de torts que du bien. « C’est presque devenu une extension de l’école normale. Cela renforce les inégalités sociales et cause un stress non-nécessaire et un poids financier », déclare Vasant Bunwaree. Il précise que, depuis au moins 20 ans, de multiples études et rapports n’ont fait qu’indiquer les méfaits des leçons particulières, mais que dans le concret, très peu a été fait jusqu’ici.

Avec cette proposition de loi, il s’agit non seulement d’interdire les leçons particulières en Std IV, mais également d’imposer des conditions strictes pour la Std V, VI et le secondaire. Une fois cette loi en vigueur, tous ceux donnant des leçons devront s’enregistrer, indiquer les matières qu’ils offrent, prodiguer leurs leçons dans une salle adaptée et respectant des règlements du ministère et ne pas dépasser un certain nombre d’élèves.

En parallèle, le ministère de l’Éducation compte étendre son « Enhancement Programme » jusqu’en Std V et VI, comme alternative aux leçons particulières. D’ailleurs, à travers cette proposition de loi, ce programme, qui propose une approche pédagogique différente pour, entre autres, permettre aux élèves qui ont accumulé un retard scolaire de se remettre sur les rails, est inscrit dans notre législation.

« Cela lui permettra d’assurer sa continuité », garantit Vasant Bunwaree. « L’Enhancement Programme a été déterminant pour courber la pratique des leçons particulières en Std III et IV », ajoute encore ce dernier. Steven Obeegadoo se demande, toutefois, dans quelle mesure le gouvernement pourra appliquer les conditions de cette proposition de loi.

Même si une unité spéciale sera mise sur pied dans les bureaux régionaux du ministère de l’Éducation et à la Private Secondary Schools Authority (PSSA), selon lui, cela ne sera pas suffisant : « Qui ira chez les enseignants après les heures pour voir si tous les paramètres sont respectés ? » Steven Obeegadoo a également reproché que le gouvernement travailliste a mis fin, en 2006, aux mesures prises « au bon vieux temps du MSM et MMM » pour diminuer la compétition dans l’éducation. Les débats continueront à la prochaine séance.
DéfiMédia

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