Un projet de loi sera débattu, ce mardi, au Parlement pour interdire les leçons particulières en Standard IV. Les enseignants (dont ceux du secondaire), qui souhaitent donner des leçons particulières, devront aussi se faire enregistrer. Une décision qui est mal accueillie par les syndicats. Une manifestation syndicale est prévue ce samedi.
Qu’est ce qui explique cette farouche opposition des syndicats à ce projet gouvernemental ? Pour y répondre, Karishma Beeharee a invité dans le Grand Journal, Vinod Seegum, président de la Government Teachers Union, Narain Gopee, président de la Government Secondary Schools Teachers Union. Il y a aussi eu une intervention de l’ancien directeur du Bureau d’Éducation Catholique(BEC) Michaël Atchia, et de Vasant Bunwaree, ministre de l’Éducation nationale.
> Vinod Seegum, l’annonce des amendements à l’Education Act provoque des mécontentements parmi les enseignants. Pourquoi ?
L’éducation a toujours évolué en toute liberté. Et voilà que tout d’un coup, le ministère de l’Éducation vient avec des mesures pour restreindre certaines de ces libertés. Tout syndicat, qui se respecte doit monter au créneau pour interpeller les autorités à ce sujet. C’est ce que fait la GTU. En 1991, le ministère de l’Éducation d’alors a aboli les leçons particulières aux élèves des classes I et III.
Aujourd’hui, le ministère veut abolir les leçons particulières pour la quatrième. Qui ne dit cette pas que cette mesure sera étalée au niveau de la cinquième, à l’avenir ? Le ministre de l’Education, Vasant Bunwaree, a déjà annoncé que l’Enhancement Programme sera étendu dans les classes de cinquième et de sixième. En tant que syndicaliste responsable, devrais-je applaudir et féliciter le ministre pour ces mesures qui affectent les enseignants ?
> Narain Gopee, ce sont les mêmes mesures qui seront appliquées dans le secondaire. Je parle entre autres, de l’enregistrement des enseignants. Comment accueillez-vous ces mesures ?
J’aimerais attirer l’attention du ministre et de la population en générale sur l’article 37 de l’Education Act qui traite des leçons particulières. Et qui se lit comme suit: « No person shall provide to a student who is attending school, a course of study on an academic nature of whatever duration, a subject who is being taught to that student at school. » Donc, si on prend cette loi, dans sa forme actuelle, si on enregistre les enseignants, il faut aussi enregistrer les parents et toute autre personne qui d’une façon ou d’une autre, sont impliqués dans l’éducation. Pourquoi donc cet acharnement contre les enseignants ?
Je peux dire que le ministre de l’Éducation et son ministère ont pris un faux départ. D’ailleurs, avant de prendre une telle décision, il fallait avoir un débat national, d’autant plus, que jusqu’ici, aucun parent, ne s’est élevé contre les leçons particulières. Au fond, je pense que les parents savent que les leçons particulières ont un côté positif. Cela dit, le ministre de l’Éducation n’aurait pas dû prendre des mesures qui vont à l’encontre de l’intérêt des enseignants. Malheureusement, il croit qu’à travers des leçons particulières, les enseignants gagnent de l’argent facile.
> L’enregistrement des enseignants sera aussi appliqué dans le cycle primaire…
Vinod Seegum : En ce qu’il s’agit du primaire, on dit que les enseignants des classes de cinquième et de sixième devront se faire enregistrer pour donner des leçons particulières. C’est ce que j’appellerai, pour utiliser un terme très à la mode, enfoncer une porte ouverte, parce que ces enseignants sont déjà enregistrés. Les maîtres d’école tiennent des registres, de tous les enseignants, qui donnent des leçons dans les écoles et ont fait parvenir une copie au ministère de l’Éducation. Ce dernier a aussi remis les noms de ces enseignants à la Mauritius Revenue Authority pour les besoins de la taxe. Je ne vois donc aucune utilité pour les enseignants de se faire enregistrer à nouveau.
Dr Michaël Atchia : « J’apprécie la démarche du ministère de l’Education »
Les enseignants affectés dans les écoles BEC donnent toujours le meilleur d’eux-mêmes durant les heures de classe. Nous pensons que ce n’est pas logique, que les enfants travaillent en classe de 9 heures à 15 heures, et dans l’après-midi, on les impose des leçons particulières de 15 à 17 heures. Et qui plus est, on vous répète ce qu’on a enseigné durant la journée. Je reconnais que des leçons particulières en forme de rattrapage sont nécessaires pour les élèves qui sont faibles académiquement. Mais c’est une exception. J’apprécie donc la décision du ministère de l’Education, de prendre des mesures pour éliminer graduellement les leçons particulières.
Vasant Bunwaree : « J’agis dans l’intérêt des enfants »
Pour le ministre de l’Éducation Vasant Bunwaree : « C’est inhumain que des enfants quittent la maison à 6 heures du matin, pour aller prendre des leçons privées. ». Il trouve, par ailleurs, que ce n’est pas logique que des enseignants encouragent un tel système.
D’où sa décision de mettre de l’ordre, une fois pour toutes, et ce, dans l’intérêt même des enfants. Il annonce que les leçons privées ne seront non seulement interdites au standard IV, elles ne seront plus autorisées les dimanches et les jours fériés pour l’ensemble des élèves du cycle primaire.
Pour le ministre de l’Éducation, il n’est pas possible qu’après avoir interdit les leçons particulières dans les écoles, les enseignants donnent toujours ces cours privés dans leurs garages.
Vasant Bunwaree avance qu’en tant que médecin et ministre responsable de l’Education, il n’est pas possible qu’on fatigue le cerveau des enfants à un si jeune âge. « Les parents doivent comprendre que j’agis dans l’intérêt même de leurs enfants. » Il annonce également des mesures pour décourager les parents, qui donnent de fausses adresses afin de permettre à leurs enfants d’avoir une « star school ». « Ils doivent comprendre que leurs enfants doivent fréquenter les écoles se trouvant dans leurs régions. Des mesures devait-il ajouter, seront prises pour rehausser le niveau de ces écoles.
Le ministre de l’Éducation annonce également son projet de mettre deux enseignants dans une même classe. Le premier qui assure les cours et l’autre qui fait un suivi des enfants qui n’arrivent pas à suivre la classe. C’est un système qui est en cours dans les pays développés a-t-il fait remarquer.
Par ailleurs, il a parlé du succès de l’enhancement programme dans les écoles. Il a cité l’exemple de Rodrigues où ces cours ont connu un franc succès. Il affirme que ces cours ont permis à plusieurs élèves de se rattraper.
Qu’est ce qui explique cette farouche opposition des syndicats à ce projet gouvernemental ? Pour y répondre, Karishma Beeharee a invité dans le Grand Journal, Vinod Seegum, président de la Government Teachers Union, Narain Gopee, président de la Government Secondary Schools Teachers Union. Il y a aussi eu une intervention de l’ancien directeur du Bureau d’Éducation Catholique(BEC) Michaël Atchia, et de Vasant Bunwaree, ministre de l’Éducation nationale.
> Vinod Seegum, l’annonce des amendements à l’Education Act provoque des mécontentements parmi les enseignants. Pourquoi ?
L’éducation a toujours évolué en toute liberté. Et voilà que tout d’un coup, le ministère de l’Éducation vient avec des mesures pour restreindre certaines de ces libertés. Tout syndicat, qui se respecte doit monter au créneau pour interpeller les autorités à ce sujet. C’est ce que fait la GTU. En 1991, le ministère de l’Éducation d’alors a aboli les leçons particulières aux élèves des classes I et III.
Aujourd’hui, le ministère veut abolir les leçons particulières pour la quatrième. Qui ne dit cette pas que cette mesure sera étalée au niveau de la cinquième, à l’avenir ? Le ministre de l’Education, Vasant Bunwaree, a déjà annoncé que l’Enhancement Programme sera étendu dans les classes de cinquième et de sixième. En tant que syndicaliste responsable, devrais-je applaudir et féliciter le ministre pour ces mesures qui affectent les enseignants ?
> Narain Gopee, ce sont les mêmes mesures qui seront appliquées dans le secondaire. Je parle entre autres, de l’enregistrement des enseignants. Comment accueillez-vous ces mesures ?
J’aimerais attirer l’attention du ministre et de la population en générale sur l’article 37 de l’Education Act qui traite des leçons particulières. Et qui se lit comme suit: « No person shall provide to a student who is attending school, a course of study on an academic nature of whatever duration, a subject who is being taught to that student at school. » Donc, si on prend cette loi, dans sa forme actuelle, si on enregistre les enseignants, il faut aussi enregistrer les parents et toute autre personne qui d’une façon ou d’une autre, sont impliqués dans l’éducation. Pourquoi donc cet acharnement contre les enseignants ?
Je peux dire que le ministre de l’Éducation et son ministère ont pris un faux départ. D’ailleurs, avant de prendre une telle décision, il fallait avoir un débat national, d’autant plus, que jusqu’ici, aucun parent, ne s’est élevé contre les leçons particulières. Au fond, je pense que les parents savent que les leçons particulières ont un côté positif. Cela dit, le ministre de l’Éducation n’aurait pas dû prendre des mesures qui vont à l’encontre de l’intérêt des enseignants. Malheureusement, il croit qu’à travers des leçons particulières, les enseignants gagnent de l’argent facile.
> L’enregistrement des enseignants sera aussi appliqué dans le cycle primaire…
Vinod Seegum : En ce qu’il s’agit du primaire, on dit que les enseignants des classes de cinquième et de sixième devront se faire enregistrer pour donner des leçons particulières. C’est ce que j’appellerai, pour utiliser un terme très à la mode, enfoncer une porte ouverte, parce que ces enseignants sont déjà enregistrés. Les maîtres d’école tiennent des registres, de tous les enseignants, qui donnent des leçons dans les écoles et ont fait parvenir une copie au ministère de l’Éducation. Ce dernier a aussi remis les noms de ces enseignants à la Mauritius Revenue Authority pour les besoins de la taxe. Je ne vois donc aucune utilité pour les enseignants de se faire enregistrer à nouveau.
Dr Michaël Atchia : « J’apprécie la démarche du ministère de l’Education »
Les enseignants affectés dans les écoles BEC donnent toujours le meilleur d’eux-mêmes durant les heures de classe. Nous pensons que ce n’est pas logique, que les enfants travaillent en classe de 9 heures à 15 heures, et dans l’après-midi, on les impose des leçons particulières de 15 à 17 heures. Et qui plus est, on vous répète ce qu’on a enseigné durant la journée. Je reconnais que des leçons particulières en forme de rattrapage sont nécessaires pour les élèves qui sont faibles académiquement. Mais c’est une exception. J’apprécie donc la décision du ministère de l’Education, de prendre des mesures pour éliminer graduellement les leçons particulières.
Vasant Bunwaree : « J’agis dans l’intérêt des enfants »
Pour le ministre de l’Éducation Vasant Bunwaree : « C’est inhumain que des enfants quittent la maison à 6 heures du matin, pour aller prendre des leçons privées. ». Il trouve, par ailleurs, que ce n’est pas logique que des enseignants encouragent un tel système.
D’où sa décision de mettre de l’ordre, une fois pour toutes, et ce, dans l’intérêt même des enfants. Il annonce que les leçons privées ne seront non seulement interdites au standard IV, elles ne seront plus autorisées les dimanches et les jours fériés pour l’ensemble des élèves du cycle primaire.
Pour le ministre de l’Éducation, il n’est pas possible qu’après avoir interdit les leçons particulières dans les écoles, les enseignants donnent toujours ces cours privés dans leurs garages.
Vasant Bunwaree avance qu’en tant que médecin et ministre responsable de l’Education, il n’est pas possible qu’on fatigue le cerveau des enfants à un si jeune âge. « Les parents doivent comprendre que j’agis dans l’intérêt même de leurs enfants. » Il annonce également des mesures pour décourager les parents, qui donnent de fausses adresses afin de permettre à leurs enfants d’avoir une « star school ». « Ils doivent comprendre que leurs enfants doivent fréquenter les écoles se trouvant dans leurs régions. Des mesures devait-il ajouter, seront prises pour rehausser le niveau de ces écoles.
Le ministre de l’Éducation annonce également son projet de mettre deux enseignants dans une même classe. Le premier qui assure les cours et l’autre qui fait un suivi des enfants qui n’arrivent pas à suivre la classe. C’est un système qui est en cours dans les pays développés a-t-il fait remarquer.
Par ailleurs, il a parlé du succès de l’enhancement programme dans les écoles. Il a cité l’exemple de Rodrigues où ces cours ont connu un franc succès. Il affirme que ces cours ont permis à plusieurs élèves de se rattraper.
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